Entre incompréhension et solidarité
Quand j’étais enfant, on parlait encore très peu de la dyslexie. C’était il y a une quinzaine d’années, où ce trouble était souvent mal compris ou peu connu même par les adultes. Pourtant, j’ai eu la chance d’avoir des camarades plutôt bienveillants. Il y avait une vraie solidarité, beaucoup de gentillesse. Les autres ne voyaient pas toujours pourquoi j’avais besoin de plus de temps ou pourquoi je lisais pas aussi vite qu’eux.
Aujourd’hui encore, même si la dyslexie est mieux connue, je remarque que les plus jeunes ont parfois de la peine à comprendre pourquoi certains élèves bénéficient d’un iPad, d’un logiciel spécial ou de temps supplémentaire aux examens. Ce n’est pas de la jalousie, juste un manque d’explication. Alors je leur donne une image : je leur dis que pour apprendre ou faire un exercice, eux prennent l’autoroute, ce qui est rapide, directe et fluide. Pendant que nous, dyslexiques, devons emprunter des petites routes de campagne. On arrive aussi à destination, mais il nous faut plus de temps, et on consomme plus d’énergie. Cette énergie, c’est notre concentration, notre effort, notre persévérance.

Laisser un commentaire